Quelques réflexions à
la suite de l'Art et Sciences Bleus 2019.
(par François Tilquin enseignant retraité
de Sciences de la vie et de la Terre)
La nouveauté
de cette manifestation par rapport aux années précédentes
a été l'introduction des sciences à côté
des arts dans la description du monde marin et des menaces qui
pèsent sur lui.
Les arts bleus
louent la beauté du milieu sub-aquatique, et les sciences
permettent d'en appréhender la complexité,
l'histoire très ancienne et la fragilité.
Le succès
de cette manifestation, malgré sa localisation
géographique excentrée à la salle Marie
Mauron, nous a permis de toucher 2346
personnes dont 851 enfants.
La méthode scientifique est, d'après moi,
la meilleure méthode pour accéder à la
compréhension du monde car elle intègre également
sa propre incertitude, son auto-critique, avec les calculs
d'erreur, les probabilités et toutes les précautions
nécessaires à l'approche de cette compréhension. Le
scientifique livre son travail en pâture à toutes
les critiques... Combien d'obscurantistes cherchent à
étouffer la critique ? Critiquez les sciences,
critiquez les expériences, s'il vous plait ! Ne
voyez-vous pas que si elles résistent aux assauts, elles
en seront plus fortes, et si elles tombent c'est qu'elles ne
valent pas mieux ?
Toutes ces expériences
simples, et ces modèles analogiques que nous avons
présentés... (qui ne sont pas des maquettes
ou des
shows-télévisés-preuves-de-vérité-où-le-journaliste-est-la-vedette),
sont destinés à montrer des phénomènes
réels, en restant bien entendu totalement conscient que ce
ne sont que des modélisations qui tentent d'approcher la
réalité.
Le visiteur doit faire un effort de
transposition dans le réel, et il m'a semblé, tout
au long de cette manifestation, qu'il était prêt à
le faire, tout en restant libre de sa pensée critique.
La connaissance ne va pas, selon moi, sans la modestie,
l'honnêteté, le temps et le désintéressement,
valeurs qui font défaut dans notre société
où la «communication», mot pudique pour dire
«manipulation» cherche souvent à nous faire
prendre des vessies pour des lanternes ! Rabelais a dit
que «Science sans conscience n'est que ruine de l'âme»,
mais que dire de celui qui nie la connaissance au profit de la
seule croyance, qui est souvent la sienne ?
C'est
une vision personnelle qui se discute naturellement !.
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